Agir avec les élèves

Dans son rapport intitulé « Grande pauvreté et réussite scolaire : le choix de la solidarité pour tous » 2015, Jean-Paul Delahaye mentionne l'intérêt d'engager des actions de lutte contre la pauvreté en impliquant les élèves eux-mêmes.

« En 2008, l’académie d’Aix-Marseille a engagé une action de partenariat avec les SAMU sociaux. Le recteur a vivement encouragé les établissements à « soutenir et promouvoir les actions de solidarité en rendant les élèves acteurs dans l’aide aux plus démunis ». La mission propose de prendre appui sur ces différents exemples pour promouvoir dans toutes les académies une campagne d’information et d’action sur le thème : tous concernés par la pauvreté, tous mobilisés contre ses effets à l’école, déjà expérimentée dans l’académie de Nancy-Metz.

L’objectif est d’éviter de partir de situations particulières mais, au contraire, de considérer la pauvreté à l’école comme une situation qui concerne tout le monde. L’enjeu, et c’est toute la difficulté de la campagne, est de présenter la pauvreté, d’une part comme une situation non stigmatisante qui peut arriver et qui n’est donc pas honteuse, et, d’autre part, comme une situation non tolérable qu’on ne peut ni ne doit banaliser.»

Exemple d'action : la mise en place d'une Freeperie

Un des leviers qui peut être mobilisé pour atteindre cet objectif en dépit du tabou que peut représenter la pauvreté est l'action en faveur du développement durable. Une expérimentation a pu être menée au lycée Thuillier avec l'appui d'un groupe d'éco-délégués qui avait en charge la gestion des déchets. L'action a consisté à organiser dans un premier temps la collecte de vêtements et accessoires que les élèves n'utilisaient plus (2 sessions distinctes de 3 semaines). Ceux-ci ont ensuite été contrôlés triés et présentés dans une salle dédiée sur le même principe que dans une friperie à l'occasion de « la journée des talents ». L'ensemble des élèves a ainsi eu la possibilité de se procurer gratuitement un ou plusieurs articles. Cette action a été accompagnée d'une sensibilisation à la préservation de l'environnement et surtout à la lutte contre la pauvreté à travers les échanges directs et la réalisation de flyers.

Résultats :

  • La mise en œuvre de la freeperie est relativement facile. Elle nécessite peu de frais, voire pas du tout si on parvient à se faire prêter le matériel d'exposition (caisses, portants) ou à utiliser celui dont dispose l'établissement (grilles d'exposition). Les parents d'élèves peuvent être mobilisés à cet effet.
  • Pour les éco-délégués, l'action est très motivante car concrète, l'objectif est atteignable dans un temps relativement court et nécessite réellement leur implication (identification des différentes étapes, communication, gestion des stocks, tenue de la freeperie, sensibilisation...).
  • À l'occasion de cette action, l'ensemble des élèves est amené à exercer sa citoyenneté à travers la solidarité, objectif qui n'est pas toujours aisé à mettre en œuvre dans le cadre de l’Éducation Morale et Civique.
  • Enfin les réponses apportées à un questionnaire proposé aux élèves ayant fréquenté la freeperie ont montré que les objectifs avaient été atteints et d'autres bienfaits ont pu être mis en évidence, notamment le renforcement des liens sociaux :

« Très bonne idée, ça peut aider beaucoup de personnes », « C'est super écologiquement. », « C'est une idée géniale pour les élèves qui n'ont pas nécessairement les moyens et c'est une manière de redonner une seconde vie aux vêtements au lieu de les jeter », « C'est cool et ça permet de développer la vie collective », « Idée géniale ! Écologiquement, c'est top et ça permet des interactions ».

Mise à jour : juin 2024